Autour des concerts

A travers cette exposition qui regroupe plusieurs estampes (Ukiyo-e), des kakemono (rouleaux peints) ainsi que des ustensiles nécessaires pour la cérémonie du thé (objets en céramique, en laque ou en bambou), Takénori Némoto, directeur artistique de Musica Nigella originaire du Pays du Soleil-Levant, propose un voyage imaginaire vers la fin de l’époque Edo où la culture japonaise a atteint son apogée après plus de deux siècles de fermeture totale du pays. L’époque Edo était aussi celle de la « démocratisation » de l’art. A côté des Kakemono, peintures sur soie ou papier (pièces uniques) réservées aux nobles et étroitement liées à la cérémonie du thé (pratiquée également par des nobles et des samouraïs de haut rang comme une démarche spirituelle mais aussi à des fins politiques), on voit apparaître une nouvelle technique de l’impression utilisée pour fabriquer en série des estampes Ukiyo-e (littéralement traduisible par Images du monde flottant), équivalent des cartes postales de nos jours, imprimées (gravure sur bois) en grand nombre pour être vendues à bas prix au public de Kabuki (théâtre traditionnel populaire) et aux touristes de passage comme souvenirs. Sa valeur artistique était longtemps considérée comme négligeable par les Japonais eux-mêmes, jusqu’au jour où les occidentaux les découvrirent, coincés entre les porcelaines d’Imari. En effet, ces estampes étaient alors utilisées comme pare-choques pour l’envoi des objets fragiles vers l’Occident. C’est précisément le moment où la deuxième vague du japonisme prend son essor d’abord en France puis dans tout l’Occident.